Traduction pour e-commerce alimentaire : les questions culturelles au-delà du public cible
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La mort des langues sur Internet peut être un symptôme de ce qui se passe dans le monde hors ligne. C’est la vérité du moment, ce qui n’est pas sur Internet n’existe pas. Et cela peut aussi s’appliquer aux langues : en particulier aux langues minoritaires.
Nous vivons une époque où nous semblons avoir tendance à homogénéiser et à éliminer la diversité linguistique. La préservation de ces dernières est entre nos mains sans pour autant entraver la communication internationale. Mais comment faire ?
Il y a actuellement environ 7 000 langues dans le monde, comme on peut le voir dans Ethnologue (un portail qui contient les statistiques de toutes les langues du monde et qui est souvent mis à jour). Parmi ces dernières, seules 500 environ (moins de 10 %) sont institutionnalisées, et 40 % sont en danger d’extinction.
Il suffit de naviguer sur ce portail pour constater que nous vivons dans une réalité multilingue. Prenons l’exemple de la Papouasie-Nouvelle-Guinée où plus de 800 langues différentes sont parlées. Pas mal non ? L’état naturel de l’être humain est celui du multilinguisme. Nous nous dirigeons toutefois de plus en plus vers une homogénéisation linguistique.
Le pourcentage de langues ayant une présence numérique est inférieur à cinq pour cent du total. Et nous ne parlons pas d’avoir beaucoup de contenu, mais de simple présence, ou être utilisées. Les langues minoritaires ne sont pas sur Internet, c’est un fait. La toile parle les langues les plus puissantes et les plus répandues : les langues hégémoniques.
Ce chiffre de 5 % est le résultat d’une étude réalisée par le linguiste hongrois András Kornai et publiée dans la revue scientifique en ligne PLOS ONE. Le titre de l’étude elle-même, Digital Language Death, est à la fois une déclaration d’intention et le meilleur résumé possible de son contenu.
Kornai analyse les langues disponibles sur Wikipédia. Suivi des domaines sur Internet en fonction de leur langue (réalisé avec un programme informatique au design propre). Il recherche des correcteurs orthographiques pour l’application et la révision des options linguistiques sur les différents systèmes d’exploitation. Tout cela pour arriver à la conclusion mentionnée ci-dessus : seulement 5 % des langues existent opérationnellement sur Internet.
Une conclusion peu encourageante pour toutes les langues qui ne font pas partie des rares 5 % des langues numérisées.
Cela ne confirme pas seulement ce que l’on savait déjà : l’inégalité dramatique entre le nombre de locuteurs et les possibilités des différentes langues du monde. Mais cela nous prouve quelque chose de bien plus important. L’émergence et l’existence d’Internet accélèrent un processus naturel : la mort des langues sur Internet semble s’accélérer.
La toile prétend rapprocher les habitants du monde. Elle offre une plate-forme qui est par définition ouverte à tous et qui offre les mêmes possibilités de communication sans discrimination. Internet est l’expression ultime de la mondialisation.
Il faut toutefois souligner que depuis ses origines, ce n’est ni plus ni moins qu’un média monopolisé par l’usage de l’anglais. Et, pour des raisons évidentes, il existe encore aujourd’hui des communautés entières qui ne peuvent pas accéder au Web.
Ces communautés ne sont pas présentes sur Internet et, par conséquent dans un monde dans lequel la plupart des informations circulent. Elles ne sont donc pas présentes dans des lieux éloignés de leurs propres frontières. Elles perdent également le pouvoir d’influencer le monde à travers leur langue et leur culture.
Une autre possibilité existe, et c’est celle qui nous semble la plus optimiste. Ne pas oublier qu’Internet n’est PAS la réalité (même si certains ont du mal à le croire).
On pourrait penser qu’Internet ne tue pas les langues, mais qu’il ne leur permet tout simplement pas d’exister. Certaines langues n’ont jamais été sur Internet. Mais si quelqu’un télécharge demain du contenu dans cette langue, une graine sera plantée.
Il ne faut donc pas perdre espoir. Même si Internet peut potentiellement représenter une menace pour les petites langues, il peut également être une opportunité. Surtout sur les réseaux sociaux, où le mode d’expression est le plus oral que sur n’importe quel autre support écrit. Chaque personne y utilise donc le code qui lui convient le mieux.
Cette utilisation informelle peut conduire quelqu’un à institutionnaliser des langues qui, autrement, n’auraient pas autant de contenu écrit disponible. Cependant, cela nécessite la volonté de personnes ou d’institutions, et ce n’est pas gagné… Notre conseil ? Si vous parlez une langue minoritaire, utilisez-la sur Internet et revendiquez son utilisation.
Et si ce n’est pas le cas… Peut-être pourriez-vous envisager d’en apprendre une ! Nos cousins d’Ontraining sont convaincus que cela peut être une excellente solution.
La vraie question est de savoir si Internet est devenu une arme à double tranchant loin de ses premiers objectifs et de sa raison d’être. Ou si la méthode choisie pour atteindre d’autres pays parie sur l’utilisation d’une seule langue véhiculaire et annule donc les particularités d’un lieu, parmi lesquelles se trouvent les langues locales.
Nous sommes une agence de traduction spécialisée dans l’internationalisation et la localisation. Nous pouvons admettre qu’il existe une liste des principales langues avec lesquelles nous travaillons pour nos projets de traduction ou de révision. Et il est vrai que nous utilisons rarement d’autres langues. Mais nous aimerions pouvoir travailler avec plus de diversité linguistique !
Quoi qu’il en soit, ce qui est clair, c’est que la disparition d’une langue est toujours une tragédie. Lorsque cela se produit c’est toute une façon de voir la vie qui est perdue... Et nous devons l’éviter à tout prix.
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